Dans l’ordre chronologique les grands événements qui ont créé les toponymes de notre pays…
Avant l’arrivée des Celtes
Quels noms rares étaient soupçonnés d’être pré-celtiques, c’est-à-dire de dater d’avant l’arrivée des peuples celtes. Ces noms sont souvent des méga toponymes (fleuve comme la Loire, région comme la Beauce), mais ils peuvent également être présents dans quelques toponymes de rivière, voire parfois dans quelques micro toponyme du parcellaire.
Les noms des mégalithes pré-celtiques, comme les dolmens ou les menhirs, sont le plus souvent d’origine romaine, médiévale ou moderne.
Dans les faits, quand on cherche bien, les noms préhistoriques sont nombreux (voir mes longues enquêtes sur Chârost, Diou, Cyr et les Saint-Cyr, Bernard et les Saint-Bernard, Hippolyte et les Saint-Hippolyte, etc. et quelques toponymes uniques comme Oisly, Saint-Plantaire, etc.).
Mes articles les plus récents vous font part de ces explorations nouvelles de relecture en faune-éthique, vérifications faites, pour consolider ces constats après avoir redécouvert les sens pluriels et incroyables du toponyme de Saint-Cyr-en-Bourg en plongeant dans le grec ancien et dans les langues gauloises.
C’est tellement incroyable que personne ne pouvait soupçonner l’existence de cette vérité. Certains semblent aussi ancien que l’occupation humaine, car on peut y percevoir la phonétique de la faune-éthique, et en apercevoir 36 chandelles…
On en redécouvre même Blois, ma ville faune-éthiquement : Bl’, bl’, bl’, oie, oies, oies… Wouah ! Blu a… et pas seulement pour ces blés ou ses loups (Romains) de mon Blésois, écrit aussi Blaisois… en relisant, voire en bégayant, mais surtout en ralentissant sa relecture : B’lois en B’l’aise’où’a !
En plongeant dans les dictionnaires, avec les bonnes cartes, et avec la géologie, l’hydrologie, la géographie, la géomorphologie, etc., c’est encore plus riches… et compréhensible quand on naît du Vivant d’ici.
Et, on s’aperçoit que c’est à travers l’Histoire des invasions que les sens multiples et naturels s’émoussent, se perdent, pour parfois ne plus rien représenter. C’est ma redécouverte personnelle, ma relecture, vraie sens étymologique de « religion ».
Les invasions gauloises
Les peuples celtes s’imposèrent comme une aristocratie guerrière entre le VIIIe et le Ve siècle avant Jésus Christ. La langue gauloise n’était pas une langue écrite puisque les druides interdisaient les récits divins ou épiques. On aborde le plus souvent cette langue par des biais : anthroponymie (nom de personne, à travers par exemple la Guerre des Gaules de Jules César), numismatique (monnaie), archéologie (marques sur les poteries), etc.
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Les dictionnaires de la langue gauloise, qui était une langue celte comme le breton, l’irlandais ancien, ou le gallois ancien, sont rares. Nous en avons indiqué dans notre article sur la méthode et sa bibliographie.
Un ancien nom gaulois, ne figurant pas dans ces dictionnaires, peut être déduit par l’étude, comme par exemple Cangey, qui pourrait signifier “coudé, cambré”.
Les Gaulois ont laissé beaucoup de toponymes au suffixe –euil, ou avec des racines comme bar-.
La Guerre des Gaules
L’invasion de la Gaule par Jules César fut extrêmement impactant sur les régions où les Romains commirent un ethnocide, comme chez les Carnutes en Beauce, ou chez les Bituriges en Champagne berrichonne. Dans ces zones dépeuplées, les noms gaulois ont le plus souvent presqu’entièrement disparu.
Par contre dans des régions comme le sud du Berry, le Perche, la Touraine, on trouve encore de très nombreux toponymes gaulois.
La romanisation
La romanisation a considérablement impacté la toponymie de la France, à tel point que la grande majorité des communes ont un nom d’origine romaine.
Les romains introduisirent ou essayèrent d’introduire des cultures particulières : l’olivier (Olivet, l’Oliveraie), la vigne, etc.
Beaucoup de toponymes ont pour origine l’appréciation du paysage par les Gallo-romains créant ainsi des noms de lieux de morphologie géographique, ou de rappel de la végétation ou des cultures.
Le dictionnaire Gaffiot reste probablement l’outil le plus utile pour les identifier, les décomposer et les analyser.
La toponymie des hameaux et des fermes est également d’origine romaine dans les zones de champs ouverts. Dans les zones de bocage, ces toponymes sont le plus souvent médiévaux.
La christianisation
Tous les noms en Saint- ont le plus souvent une origine de la fin de l’Antiquité gallo-romaine ou une origine médiévale. il s’agit le plus souvent de christianisation de lieux de culte plus ancien.
Certains noms sont liés à la présence d’un édifice religieux : chapelle, celle (cella), ermitage, monastère, abbaye, etc.
Les invasions germaniques franques
De nouveaux mots vont apparaître avec l’arrivée des Francs comme “butte”, “hutte”, etc.
L’influence germanique se verra surtout sur l’anthroponymie, car à partir des Ve et VIIe siècles, la mode des noms d’origine germanique va s’imposer comme nom unique pour les habitants de l’ancienne Gaule romaine.
Beaucoup de noms de hameaux, de fermes, ou de parcelles, prendra alors le nom de son propriétaire, un nom d’homme d’origine germanique. Ce n’est pas forcément l’homme qui a une origine germanique, mais son nom car c’en fut la mode.
Ces noms germaniques sont innombrables dans les zones de bocages de l’ouest de la France : Bernardière, Guillaumière, Godinière (il y a des milliers).
Ils concernent beaucoup de communes d’Ile-de-France où ils sont souvent associés au terme “ville” : Ymonville, Mondonville, Hermenonville, etc.
Pour aborder ces noms germains, on doit se rapporter aux ouvrages de Marie-Thérèze Morlet.
La naissance des noms de familles, les patronymes
La mode des noms bibliques, comme Jean, Pierre, etc., va supplanter la mode des noms germaniques aux environs de l’an mil. Comme le stock de noms bibliques est restreint, pour se distinguer, les gens se sont donnés des surnoms qui deviendront les noms de familles, les patronymes, transmis de père en fils.
Ces surnoms concernèrent approximativement pour un tiers des noms de lieux (Duval, Dupont, Dubreuil, etc.), pour un tiers des noms germains (Bodin, Renaud) et pour un tiers des sobriquet (Courtat, Morin) ou nom de métier.
Leur implantation comme toponyme se placent surtout pendant la grande période des défrichement de la seconde moitié du Moyen Age, entre la fin du XIe siècle et la fin du XIIIe siècle.
Les grands défrichements
ils ont laissé souvent de nouveaux toponymes, comme les Villeneuve, les Taille, les Arrachis, etc.
Le XIIIe siècle
Au XIIIe siècle, presque tous les toponymes anciens d’une commune existaient déjà. Beaucoup de toponymes de cette période ont souvent disparu. Ils n’apparaissent pas dans les cadastres, mais on les trouve dans les sources écrites anciennes, les chartes.
Beaucoup de commune ont eu leur maximum de peuplement au XIIIe siècle. Avec la Peste Noire et les conflits, la population va décroître par la suite. Il faudra souvent attendre le XIXe siècle pour qu’une commune retrouve son niveau de peuplement du XIIIe siècle.
Le Moyen Age est aussi la fondation des Léproserie, Maladrerie, Sanitas, etc.
Les établissements religieux ont, pendant tout le Moyen Age considérablement impacté la toponymie : l’ordre du Temple, les abbayes bénédictines, cisterciennes, etc.
Le système féodale et les droits seigneuriaux ont également créé des noms de lieux : censif, fief, justice, pilori, garenne, pigeonnier, fuie, etc.
Les contemporains de ce siècle considéraient que le monde était alors plein. Ce fut le temps des grandes cathédrales et de la naissance des administrations laïques et de la monarchie centralisée, avec Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel, etc. Leurs institutions ont également laissé des toponymes : Bailli, Bailliage, Prévôté, parfois Mairie, etc.
Un prochain article sera consacré aux toponymes modernes, plus rares, et aux toponymes contemporains, d’un type complètement nouveaux.
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