La bataille de Rians (18) : gais gués non passés en en riant

La drôle de bataille de Rians (Cher) : Jules César face à Vercingétorix et aux Gaulois

qui explique un peu l’église Saint-Christophe de Rians

sur le célèbre Chemin de Jacques Coeur

Non, mais, tu m’as regardé, toi ?

Tu veux ma faute eau…

au Marais !

Forces en présence

Jules César avec sans doute la plus grande partie de 6 légions avec les bagages, soit environ un maximum de 36 000 hommes d’armes.

Vercingétorix avec la cavalerie gauloise commandée par lui-même aidée d’une forte infanterie faisant sans doute un nombre équivalent à celui des troupes romaines.

L’action se passe au petit matin sur environ la superficie d’une ville moyenne.

Lieu : En limite de la Champagne Berrichonne, entre les Aix-d’Angillon et Rians (département du Cher), sur la commune de Rians, sur la pente des Usages, sous la colline des Brosses, lieu-dit des Naudins, sur le parcours du Chemin de Jacques Cœur, ancienne voie romaine reliant Sancerre à Bourges. La laiterie de Rians et le ruisseau de Valentigny sont situés aujourd’hui sur le front de cette bataille avortée.

Monnaies César et Vercingétorix 1

Monnaie romaine : César, sous un éléphant non européen disparu
avec les symboles déposés de puissance du sacrificateur en chef.
Monnaie “gauloise”, de style grec, de Vercingétorix écrite en latin ( ?)
et décorée de la déesse gauloise équestre protectrice Epona (?)
qui semble avoir pour béquille une amphore de vin romain,
ayant sur la croupe un torque gaulois ( ?), bijou de col,
ici ouvert, évoquant un sourire, et quelque peu rué.
A moins que ce ne soit la Lune à l’Équateur…

Dessin-calque Nicolas Huron

Mon article de micro-remarque monétaire

pour une analyse monétaire plutôt guerrière et banquière…

César et Vercingétorix : hiver 52 avant Jésus Christ

Jules César arrive du pays de la puissante nation des Carnutes, où il a pris la ville de Cenabum, actuelle Orléans, et a donné sa population comme butin à ses légionnaires. Il passe la Loire et se rend chez les Bituriges, le Berry actuel, où il met le siège devant Noviodunum.

Vercingétorix faisait alors, non loin de là, le siège de Gorgobina (Sancerre), tenue par les Boïens, des Helvètes installés par Jules César, sous la protection des Héduens, chez les Bituriges, pour l’introduction de la viticulture industrielle romaine, sur la frontière végétale sauvage avec les Héduens, après la défaite des Helvètes dans leur tentative de migration et de soumission des nations de la Gaule.

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Point de vue de Vercingétorix et de ses troupes en 52 avant Jésus Christ…

Sû sucre ou tique pour les Bituriges d’Avaricum et son avarice…

  Sancerre s’en sert… sans serres… et sans cerfs…

Délices de la civilisation romaine…

A fêter d’une petite biture ?

Derrière, la Loire…

La loi re…

Chez… ?

Chais !

Photo Nicolas Huron

Noviodunum soumise, Jules César, veut prendre la riche région céréalière de la Champagne Berrichonne en prenant sa ville la plus forte et la plus prestigieuse : Avaricum, actuelle ville de Bourges.

France-César-L-VII-18 Rians

Situation en France de Jules César à l’hiver 52 avant Jésus Christ

Carte Nicolas Huron

L.VII 18-19 Rians les Aix 1

Situation en Région Centre de Jules César à l’hiver 52 avant Jésus Christ

Carte Nicolas Huron

L.VII 18-19 Rians les Aix

Zoom sur le département du Cher

Carte Nicolas Huron

Une situation hivernale difficile

Vercingétorix venait de faire incendier 20 villes de la nation des Bituriges, le Berry actuel, villes non suffisamment protégées par des remparts ou trop vulnérables à cause de leurs position trop difficile à défendre.

L’extrait a été repris par les génétiquement adeptes de la « terre » brûlée,

mais il s’agit en réalité de toute autre chose… quand on lit le récit.

Il fut fait de même chez les autres nations alentours (Turons, Carnutes, Sénons, Arvernes, Pictons, etc…). De tous côtés, il était aperçu des incendies…

Sur les suppliques des Bituriges, le chef gaulois avait envoyé des hommes pour défendre la ville d’Avaricum, actuelle ville de Bourges, honneur et fierté du peuple des Bituriges.

Jules César avait installé un camp devant la ville d’Avaricum (devant, c’est-à-dire au sud-est, le point de vue de Rome… pour un éventuel ravitaillement, les autres côtés étant entouré de marais ; actuel polygone de Bourges), pour s’en saisir.

Le chef gaulois qui avait suivi les légions romaines par petites étapes, avait placé son camp à 16 miles, soit environ 25 kilomètres, d’Avaricum (voir carte précédente).

Le siège mené par les armées de César était difficile. Les vivres manquaient et ses soldats souffraient de disette. L’aide que devaient apporter leurs alliés Boïens (Helvètes sancerrois) et Héduens (actuelle Bourgogne) ne venait pas.

Jules César et son armée envoyaient régulièrement des hommes chercher du fourrage pour les bêtes.

Vercingétorix, ayant le même problème, déplace son armée pour se rapprocher d’Avaricum, pour se réserver ledit fourrage et bloquer les Romains dans leur propre approvisionnement.

Jules César prévenu de ce mouvement de l’armée gauloise, sort de son camp en pleine nuit, et fait avancer son armée pour faire face à l’armée gauloise.

Le texte

Jules César : Commentaires de la Guerre des Gaules, Livre VII, 18-19 :

Une version latine est proposée en fin d’article.

« 18. Déjà les tours étaient proches du rempart (d’Avaricum, actuelle ville de Bourges), quand César apprit par des prisonniers que Vercingétorix, n’ayant plus de fourrage, avait rapproché son camp d’Avaricum, qu’il avait pris en personne, le commandement de la cavalerie et de l’infanterie légère exercée à combattre parmi les cavaliers (tactique empruntée aux Germains), et était parti pour dresser une embuscade à l’endroit où il pensait que les nôtres viendraient fourrager le lendemain.

A cette nouvelle, César partit au milieu de la nuit en silence et parvint le matin au camp des ennemis (Les campements des Gaulois en campagne n’étaient pas fortifiés).

Mais leurs éclaireurs les avaient rapidement avertis de son approche : ils cachèrent leurs charriots et leurs bagages dans l’épaisseur des forêts, et rangèrent toutes leurs troupes sur un lieu élevé et découvert.

Quand César l’apprit, il fit promptement rassembler les bagages et prendre la tenue de combat.

19. La position de l’ennemi était une colline qui s’élevait en pente douce. Elle était entourée presque de toutes parts d’un marais difficile à traverser et plein d’obstacles, dont la largeur n’excédait pas cinquante pieds (15 mètres).

Les Gaulois avaient coupé les passages et, confiant dans la force de leur position ne bougeaient pas de leur colline ; rangés par cités, ils occupaient solidement tous les gués et tous les fourrés de ce marais, prêts, au cas où les Romains essaieraient de le franchir, à profiter de leur embarras pour fondre sur eux du haut de leur colline : qui ne voyait que la proximité des deux armées croyait les Gaulois disposés à engager le combat à armes à peu près égales ; mais pour qui se rendait compte de l’inégalité des positions, leur contenance apparaissait comme une vaine parade.

Les soldats s’indignaient que l’ennemi pût, à une si courte distance, soutenir leur vue, et ils réclamaient le signal du combat ; mais César leur explique ce que coûtera, nécessairement, la victoire, combien de braves il y faudra sacrifier ; devant tant de résolution, quand ils acceptent tous les dangers pour sa gloire, il mériterait d’être taxé de monstrueux égoïsme, si leur vie ne lui était plus précieuse que la sienne propre. Ayant calmé les soldats par ces paroles, il les ramène au camp le jour même, et prend les dernières mesures pour l’assaut de la place (d’Avaricum, actuelle ville de Bourges). »

Extrait de César : Guerre des Gaules, préface de Paul-Marie Duval, traduction de L.-A. Constans (Les Belles Lettres, 1950, pour la traduction française et les notes ; éditions Gallimard 1981, pour la préface, la bibliographie et les cartes), collection Folio. Impression Bussière à Saint-Amand (Cher) : éditions Gallimard, 1991, pages 266-267.

La localisation de la bataille non engagée

Camille Jullian, auteur de la monumentale Histoire de la Gaule, parue entre 1907 et 1928, situe cette rencontre entre les Aix-d’Angillon et Rians, dans le Cher, au nord-nord-est de Bourges. Cette localisation a été peu contestée.

Sur le terrain, on peut facilement retrouver les lieux de cette bataille non engagée, en limite de la Champagne Berrichonne, entre les Aix-d’Angillon et Rians (département du Cher), sur la commune de Rians, sur la pente des Usages, sous la colline des Brosses, lieu-dit des Naudins, sur le parcours du Chemin de Jacques Cœur, ancienne voie romaine reliant Sancerre à Bourges.

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Sur la commune de Rians, pentes au-dessus de Bellevue,
on perçoit la laiterie de Rians à gauche, à l’est,
et les Aix-d’Angillon, à l’ouest

Photo Nicolas Huron

La haie visible n’est que la ligne de chemin de fer. Le passage avec ses fourrés et ses gués est visible près de la laiterie plus loin sur cette photographie.

Les troupes gauloises se situaient aux environs de l’actuelle déchèterie et des Champs du Moulin à Vent.

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Un champ, la ligne de chemin de fer abandonnée à la végétation, un champ,
puis le sud-ouest du bourg de Rians et sa laiterie.

Photo Nicolas Huron

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La ligne de chemin de fer abandonnée à la végétation, un champ,
puis le sud-ouest du bourg de Rians et sa laiterie.

Photo Nicolas Huron

La laiterie de Rians et le ruisseau de Valentigny, celui de l’Ouatier, et le ruisseau des Fontaines de Quétilly, sont situés aujourd’hui sur le front de cette bataille avortée.

Voir ces lieux sur le site cartographique de l’IGN et du BRGM : Géoportail !

Valentigny, les Choquettes, La Tendrée, le Ravois, le Gué où passe la voie romaine (lieu qui sera équipé d’un aqueduc pour y acheminer les eaux de la Douée, source située sous les Margots, les Bonnettes et la Chapelle Saint-Bardou), les Méliers et Pétereaux où passent également cette ancienne chaussée, actuel chemin Jacques Coeur, sont les lieux du marais séparant les deux armées.

Les troupes romaines se situaient du côté de la Pièce du Milieu, de la Grande Frétisse, du Moulin de l’Ecorce, des Grands Prés et de sa station de pompage.

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La laiterie de Rians et le point de vue des Romains en 52 avant Jésus Christ.
Le marais et son ruisseau sont bien visibles grâce à leur végétation.

Au loin Humbligny et le sommet de la Région Centre.

Photo Nicolas Huron

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Ledit marais asséché par une peupleraie et transformé en fossé de drainage…

Les Grands Prés, commune de Rians (18)

Photo Nicolas Huron

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Amendement récent de la terre de ce marais par les escargots fabriquant de calcaire….

Les Grands Prés, commune de Rians (18)

Photo Nicolas Huron

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Bloc de grès ferrugineux de ce marais issu d’un ancien mégalithe préhistorique
que j’y ai trouvé récemment détruit et anciennement prélevé
bien plus au nord, vers Morogues.

Les Grands Prés, commune de Rians (18)

Photo Nicolas Huron

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Idem, un peu rouillé qui respire à votre place… comme bon jus l’eau, Julo… et J. C.

Photo Nicolas Huron

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La cause de cette rencontre entre Romains et Gaulois photographiée sur le site même…

Les Grands Prés, commune de Rians (18)

Photo Nicolas Huron

L'église Saint-Christophe de Rians et son grès ferrugineux…

L’église Saint-Christophe de Rians et son grès ferrugineux…

L’église Saint-Christophe de Rians et son grès ferrugineux… en contreforts…

Bure rogue… Maure rogue… Morogues…

D’anciens morceaux de mégalithes… ?

Sang doute ? Sans doute… !

Photo Nicolas Huron

Le Christ et saint Christophe, passant le gué à Rians ?

Eglise Saint-Christophe de Rians…

Clin d’oeil architectural ?

Etude

Photo Nicolas Huron

Le fourrage… et le fer…

Les deux troupes étaient à la recherche de fourrage pour les bêtes de somme et la cavalerie. Des toponymes, surtout au nord du lieu, évoquent cette possibilité en hiver : les Usages, les Brosses, le Bois Bréboeuf, les Bouloises (les bouleaux laissent pousser l’herbage entre eux), etc. Ce sont des terres grasses amendées par les calcaires jurassiques et crétacés de ces collines et par le grès ferrugineux local très dur, très lourd, et très concentré en fer, qui donna au Berry sa forte spécificité métallurgique, sans doute à l’origine de cette zone de conflit puisque qu’on trouve ce grès ferrugineux, tant dans le Sancerrois qu’au nord de ce site, vers Morogues, vers la Motte d’Humbigny, sommet de la Région Centre avec ses 429 mètres d’altitude, vers les Bois d’Humbligny, sans doute un ancien oppidum gaulois, et vers la Forêt de Beaujeu que j’identifie personnellement, après une grande enquête de terrain, au Noviodunum précédemment cité, sans doute un oppidum gaulois plus récent, d’où son nom de “nouvelle place forte”, “nouvelle dune déboisée d’hommes, d’haut me…, par l’homme, pour l’homme” (dôme, dos me…), peut-être installée par les Bituriges, face aux réfugiés helvètes de Jules César, les Boïens, pour en prélever une partie des produits et bénéfices viticoles nouvellement établis dans le Sancerrois à la place d’une frontière végétale infranchissable.

Avaricum avant Bourges… un changement ?

A l’avarice, somme gauloise… Avaricum et sa plaine céréalière désertique en cet hiver de 52 avant J. C., objet des convoitises de Rome et de sa vengeance…

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  Au loin, Bourges et la masse de sa cathédrale, veillant sur la Champagne Berrichonne,

vues, de là où se trouvaient les Gaulois, au site des Brosses de Rians,

Brossement, broutement ? Rayonnement solaire ?

Si (g)astronomique ? Accroche !

Happe roches…

Photo Nicolas Huron

Vercingétorix, accusé de trahison… une simple idée ?

De retour à son camp, Vercingétorix fut accusé par les siens de trahison (Guerre des Gaules, Livre VII, 20).

Relisez, au moins l’essentiel…

Les sens si elle… au ciel…

aussi yeux !

La version latine de l’extrait :

XVIII. Quum jam muro turres appropinquassent, ex captivis Caesar cognovit, Vercingetorigem, consumpto pabulo, castra movisse proprius Avaricum, atque ispsum cum equitatu expeditisque, qui inter equites proeliari consuessent, insidiarum causa eo profectum, quo nostros postero die pabulatum venturos arbitraretur.

Quibus rebus cognitis, media nocte silentio profectus, ad hostium castra mane pervenit.

Illi celebriter per exploratores adventu Caesaris cognito, carros impedimentaque sua in arctiores silvas abdiderunt, copias omnes in loco aperto atque edito instruxerunt.

Qua re nuntiata, Caesar celeriter sarcinas conferri, arma expediri jussit.

XIX. Collis erat leniter ab infimo acclivis : hunc ex omnibus fere partibus palus difficilis atque impedita cingebat non latior pedibusL.

Hoc se colle, interruptis pontibus Galli fiducia loci continebant, generatimque, distributi in civitates, omnia vada ac saltus ejus paludis certis custodibus obtinebat, sic animo parati ut, si eam paludem Romani perrumpere conarentur, haesitantes premerent ex loco superiore : ut, qui propinquitatem loci videret, paratos prope aequo Marte ad dimicandum existimaret ; qui iniquitatem conditionis perspiceret, inani simulatione sese ostentare cognosceret.

Indignantes milites Caesar, quod conspectum suum hostes ferre possent, tatulo spatio interjecto, et signum proelii exposcentes, edocet, quanto detrimento, et quot virorum fortium morte necesse sit constare victoriam : quos quun sic animo paratos videat, ut nullum pro sua laude periculum recusent, summae se iniquitatis condemnari debere, nisi eorum vitam sua salute habeat cariorem.

Sic milites consolatus, eodem die reducit in castra ; reluqua, quae ad oppugantionem oppidi pertinebant, administrare instituit.

Extrait de : César. Vercingétorix. Le soulèvement général des Gaules. Guerres des Gaules VII. Texte original et nouvelle traduction française de N. Desgrugillers. Clermont-Ferrand : Editions Paleo Histoire Accès direct, octobre 2011, pages 127 à 129.

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Saint-Christophe de Rians !

à redécouvrir…

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