Complément à mon historique d’Artannes-sur-Thouet
La page 58 de mon historique d’Artannes-sur-Thouet (historique qui prouve page 44 l’ancienne présence de saumons dans le Thouet et leur frétillement et leur saut au gué rocheux du moulin médiéval de Saumoussay), est complétée, par cet article.
Voici l’extrait concerné de mon ouvrage-spirale
Je mets ci-dessous en gras ce que nous reprenons ici.
L’avis d’un expert
Stéphane Gendron, dans son ouvrage L’origine des noms de lieux de l’Indre-et-Loire, communes et anciennes paroisses (Chemillé-sur-Indrois : éditions Hugues de Chivré, 2012), indique pour Artannes-sur-Indre, Artenna ou Artena (villa), le « domaine d’Artenus », nom de personne masculin romain employé adjectivement. Le linguiste précise qu’Artenus (ou Artennus) compte parmi les nombreux anthroponymes dérivés de Artus, forme latinisée du mot gaulois artos, l’ours.
Il indique qu’il tire cette interprétation du Corpus Inscriptionum Latinarum (corpus des inscriptions latines portant mention de noms de personnes romaines : Artanius, Artillus, Artilla, Artinus, Artio), et de l’auteur spécialiste des noms de personnes, Marie-Thérèze Morlet…
Des tanneries ?
Artannes pourrait se comprendre, comme certains étymologistes l’ont imaginé, sous la forme de are-tann, un assemblage de deux mots gaulois, are, près de, et tann, le chêne vert. Le terme tann, a donné les termes de tannerie, et les mots associés.
L’avenant à mon historique
Si on regroupe ces deux hypothèses, nous pouvons visualiser facilement les grizzlis du parc de Yellow Stone, se gavant de peaux de saumons arraché(e)s pour mieux passer leur longue sieste d’hibernation des hivers du Paléolithique.
Comme ils ont un caractère pratique, pour éviter la gadoue, ils se servent des berges les plus proches des rivières, comme à Artannes-sur-Thouet, ou Artannes-sur-Indre ou Artins, etc.
Voir avec le lien ci-dessus, le caractère géomorphologique réellement écologiste à l’origine de cette découverte d’hypothèse de préhistoire environnementale.
Art tanne…
Précisons que les structures de trous de poteaux perceptibles sur les bords du Thouet, non loin et au sud du menhir de Pierre Fiche, et décrites pages 30 à 32 de mon étude, pourraient être liées à une ancienne activité de tannerie.
La première syllabe d’Artannes pouvant être alors associée aussi au latin ars, artis, le talent, le savoir-faire, l’habileté, l’art.
Art(os) tanne… Art(us) tanne… Elle est peaufinée ?
Pour preuves parmi d’autres : Frontieres antiques, le toponyme la Pelleterie
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Les sens et l’essence d’Artannes-sur-Thouet
Il est remarquable de constater que le toponyme Artannes puisse correspondre à plusieurs sens vérifiables en fonction de :
– sa géomorphologie : étroit, resserré.
– sa faune : un point de pêche aux saumons pour les ours.
– sa flore : le chêne vert évoqué dans d’autres toponymes locaux.
– un artisanat de frontière : des tanneries.
– l’évocation des abominations de l’Empire romain et de ses ânes, et bien d’autres choses encore…
Bref, Artannes est un toponyme pour découvrir l’esprit du lieu, ce qu’il a attiré à lui, et ceux qu’il a attirés à lui, un incroyable tissage sémantique de plusieurs millénaires, remontant à l’époque romaine, à l’époque gauloise, voire au Néolithique, et même peut-être au Paléolithique.
Poly-sémantique !
Vers la grande sémantique…
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Conférence-spectacle possible avec bénéfices à la clé…