Un monument qui porte une longue histoire, comme une église rurale, nous raconte les temps de misère et de prospérité du lieu.
On y voit à travers sa date de reconstruction en pierres, connue ou estimée, mais aussi à travers les ornements architecturaux ou parties de styles différents rajoutées au fil des siècles, les temps de prospérité et de richesses par les investissements artistiques ou les agrandissements.
Etude d’historien : Notre-Dame de Françay (41)
Eglise Notre-Dame de Françay, reconstruite à la fin du XIe siècle,
agrandie et décorée au XIIe siècle,
complétée de deux chapelles seigneuriales au XVIe siècle.
Le livre de l’étude de l’église Notre-Dame de Françay (Loir-et-Cher)
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Etude de l’église Notre-Dame de Françay (Loir-et-Cher)
On peut y voir aussi, indirectement, les temps de misère, de famines, de guerres, d’invasions, de maladies, de pestes, par leur absence de création artistique et architecturale, ou par les démolitions.
Une étude à l’échelle départementale
Le docteur Frédéric Lesueur a étudié les monuments religieux du Loir-et-Cher dans son livre Les églises de Loir-et-Cher (1969, Editions A. et J. Picard, Paris) et il a donné une estimation de la période de reconstruction en pierres de ces édifices. Parfois les dates sont très précises car renseignées dans les chartes médiévales : donation, restitution, fondation…
Donnons quelques exemples :
– L’église de Pezou en 1079.
– L’église de Morée en 1100.
– L’église de Pray en 1101.
– L’église de Nourray en 1122.
– L’église de Ruan en 1133.
– L’église de Romilly en 1139.
– L’église de Selles en 1145.
– L’église de Troo en 1150.
– L’église Saint-Laurent de Montoire en 1491.
– L’église de Villedieu en 1492.
– Etc.
Et, avant ?
Toutes ces dates, précises ou estimées, collectées par le très long et précieux travail effectué par le docteur Lesueur peuvent être reportées sur un graphique. Cet histogramme est à préciser puisque presque toutes ces églises en pierres avaient été précédées par des édifices en bois. Ces anciennes églises portaient jusqu’à l’an mil environ, le nom de chapelle en rapport avec la capella, la cape de saint Martin. Le saint tourangeau fonda lui-même un certain nombre d’églises dans la région à la place de lieux de culte ou de temples païens à la fin du IVe siècle sous l’Antiquité gallo-romaine pendant les invasions barbares.
Ce graphique nous montre un commencement de prospérité à la fin du XIe siècle qui s’accentue au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, presque toutes les églises ont été reconstruites. C’est le temps des cathédrales, des grands défrichements, des grandes foires de Champagne, de l’invention de la charrue à roue, du moulin à vent, de l’agriculture raisonnée, de la sidérurgie industrielle, des moyens d’échange bancaire actuels, etc. Les rois, Philippe Auguste, saint Louis, etc., mais aussi les grands seigneurs comme les abbayes ou les grands féodaux comme les comtes et les ducs, furent les artisans de cette organisation.
Le XIIIe siècle est considéré par les historiens comme un âge d’or car ce fut un siècle sans famine, un siècle de fondations des hôpitaux et hôtels Dieu, un siècle d’organisation administrative fonctionnelle avec la création des baillis et des officiaux.
A cause des guerres et notamment des pestes des siècles suivants, le nombre d’habitants de notre pays au XIIIe siècle ne sera retrouvé que dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Jouons un peu !
Jouez à placer votre église sur ce graphique qui peut être précisé sous forme de courbe de cumul grâce au travail du docteur Lesueur.
Les monuments, surtout les églises, car elles sont le reflet de plus de mille ans d’histoire, nous permettent de préciser les connaissances sur toutes ces périodes historiques. Ils nous renseignent sur l’évolution des mentalités, les temps de troubles ou de prospérité, l’habileté ou non des hommes à faire face à l’adversité.
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