Naissance de la ville de Tours et navigation sur le Cher

Pendant la guerre des Gaules, Jules César détruit totalement en – 52 avant Jésus Christ, la ville d’Orléans : Cenabum ou Genabum, en Gaulois. L’ancienne capitale carnute, que César surnommait l’Imporium, resta en ruines pendant près de 325 ans jusqu’à ce qu’elle fût refondée par l’empereur Aurélien (270-275) qui donna son nom à la ville nouvelle : Aurelianum, Orléans.

Tours doit probablement son existence à la destruction d’Orléans

Cette destruction nous indique que l’occupant romain décida de supprimer la navigation sur la Loire, là où ce fleuve forme un immense méandre vers le Nord, dont le sommet de la courbe nord était Cenabum, Orléans.

Tête_de_Jules_César

César

Buste en marbre de César trouvé dans le Rhône
(https://commons.wikimedia.org/wiki/File:T%C3%AAte_de_Jules_C%C3%A9sar.jpg)

Il fallait donc un lieu de rupture de charge pour éviter ce grand méandre qui allongeait considérablement le cheminement des marchandises vers Lyon, d’abord, puis Rome ensuite. Cette facilité était rendue d’autant indispensable que la navigation sur la Loire reste encore aujourd’hui dangereuse.

Le lieu le plus approprié pour décharger les bateaux qui arrivaient sur la Loire de l’Ouest vers l’Est était l’endroit où ce fleuve commence, en remontant son cours, sa montée vers le Nord, c’est-à-dire à l’emplacement actuelle de la ville de Tours. Tours était donc à l’origine un port créé de toutes pièces par les Romains pour décharger les marchandises et les emmener vers le lieu de commandement, le grand aspirateur de richesses, Rome.

Un aménagement pour la navigation sur le Cher

C’est la rivière du Cher qui fut alors sans doute aménagée, avec des écluses ou plus vraisemblablement des digues transversales pour maintenir un niveau d’eau suffisant en cas d’étiage bas, avec des ports pour décharger et recharger les bateaux.

Le cours inférieur du Cher, après le Méandre qui donna son nom à Cangé (voir cet article) et à Larçay (voir cet article), jusqu’à sa confluence avec la Loire, était essentiellement occupé par des marais.

Les toponymes de l’Ecluse de Larçay, de l’Ecluse de Roujoux entre Véretz et Azay-sur-Cher, le Gué de Baigneux non loin de Nitray, l’Ecluse de Vallagon entre Montrichard et Bourré, l’Ecluse de Vineuil en face d’Angé, les Ecluses des Maselles à Thésée, etc., proviennent probablement de ces aménagements.

Les toponymes Port de Véretz, d’Azay-sur-Cher, le Port Olivier à Chisseaux, le Port de Saint-Georges-sur-Cher, celui de Montrichard, etc. viennent peut-être aussi de ces aménagements.

Le monument religieux important et disparu de Larçay, puis son Castellum commence cet aménagement de la rivière du Cher et apportaient une protection spirituelle puis temporelle aux voyageurs de commerce de l’Empire romain (voir cet article).

Rempart nord du Castellum gallo-romain de Larçay

Rempart nord du Castellum gallo-romain de Larçay

L’aqueduc de Fontenay

Sans doute que l’aqueduc gallo-romain qui descendait de Fontenay, près de Bléré, et qui suivait la rive sud du Cher jusqu’à Larçay, traversait la rivière du Cher sous la digue de l’Ecluse construite en cet endroit, peut-être par le biais d’une conduite forcée, pour apporter l’eau de source à cette ville nouvelle de Caesarodunum, presque totalement entourée par des marais insalubres à l’époque gallo-romaine.

La rivière du Cher apparaissait donc sans doute, comme une succession d’étangs retenus par des écluses ou des digues.

A Thésée la Romaine, les ruines des Maselles étaient un lieu de déchargement et de rechargement des marchandises plus important, en frontière entre la nation gauloise des Turons (Tours) et celle des Bituriges (Berry). Un lieu de négoce et de négociations.

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Les ruines gallo-romaines de Thésée : les Maselles

Caesarodunum

C’est sans doute ainsi que naquit, pour des questions pratiques pour Rome, sous le commandement de César, sans doute Auguste, la ville de Caesarodunum, un terme gallo-romain associant un mot de forteresse gauloise, dun, et le nom de César lui-même : la forteresse à César ou plus exactement la César-forteresse, ou César-citadelle. La lettre “o” employé pour Caesaro est de forme gauloise et permet l’association de deux concepts. On dit encore en français gallo-romain, franco-irlandais, etc.

Rempart gallo-romain de la ville de Tours

Rempart gallo-romain de la ville de Tours

J’espère que cet article vous aura plu et qu’il vous aura quelque peu éclairé sur l’histoire de la vallée du Cher.

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