La plupart des toponymistes ou des personnes qui s’occupent d’identifier l’origine des noms de lieu, font tous la même erreur d’appréciation. Ils prennent comme argent comptant les mentions écrites anciennes des noms de lieu.
Ces mentions écrites les plus anciennes datent pour la plupart de la période allant de la fin du XIe siècle au milieu du XIIIe siècle. Elles sont presque toutes issues de chartes, c’est-à-dire d’actes juridiques anciens comme des ventes, des donations, des échanges, etc., généralement ecclésiastiques.
Photo Nicolas Huron
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La latinisation médiévale
Pendant cette période de l’histoire de France, presque tous les écrits étaient en latin médiéval.
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L’ancien français commencera généralement à apparaître dans les chartes vers les années 1250-1260. Vers la fin du XIIIe siècle et à partir du XIVe siècle, la plupart des mentions écrites apparaissent comme des transcriptions phonétiques de la forme actuelle, sans vraiment de préoccupation de sens. On trouve parfois plusieurs orthographes pour un même lieu dans un même document.
Vers le milieu du XIIIe siècle, on trouve alternativement, selon que les chartes sont écrites en latin ou en vieux français, des noms de lieu latinisés ou non, sans continuité chronologique.
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Comment étaient traduits ou transcris les noms de lieu ?
Il existe très peu de chartes mérovingiennes. La période carolingienne, avec les invasions normandes, et les temps des premiers Capétiens, sont très particuliers. On y voit la continuité du latin de l’Église catholique romaine des grandes cités implosées, avec pour les petits noms de lieux ruraux des transcriptions qui ne sont pas liées à la réalité des terroirs, mais qui semblent surtout des rapports oraux issus de listes rapidement annotées, latinisées ou non, de biens fonciers, dont la proximité géographique en facilite la localisation. Ainsi certaines mentions anciennes difficile à localiser semblent issues de l’administration romaine, c’est-à-dire d’archives extérieures au territoire concerné. Mais dans ces périodes beaucoup d’actes juridiques ont été jugés comme faux ou partiellement faux, d’où l’apparition de la science diplomatique, sous Louis XIV, pendant le Grand Siècle.
Après l’an mil, mais surtout après la Réforme grégorienne, les noms de lieu étaient traités de la manière suivante : Plus l’acte est daté des environs du XIIe siècle, plus le clerc qui le rédigeait, ou plutôt qui le traduisait, essayait de traduire aussi le nom de lieu en latin. La plupart du temps, il n’y arrivait pas, le toponyme ayant perdu un sens compréhensible. Le clerc transcrivait alors le toponyme phonétiquement et y ajoutait une terminaison latine afin qu’il s’intègre grammaticalement au texte de la charte.
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Une recherche historique très instructive…
On constate également que le clerc laissait parfois, vicieusement ou intelligemment, quelques traces de son savoir écrit et de sa culture en transformant un peu le nom de lieu pour évoquer quelques réalités historiques tangibles, parfois un peu atroces et effrayantes. À cette époque le célibat des prêtres, donc leur émasculation, est une invention récente… du poison romain (Vengeance subtile ?). Cette pratique cachée aux ignorants est encore visible, et s’est faite aussi à la Révolution française par collaboration avec ses terroristes anglo-saxons pour salissures des terroirs ou par résistances. A vous de choisir ou de retrouver leurs sens au sein de vos cadastres anciens, dit napoléoniens. L’exemple de Chârost (Cher ; 18), très parlant, au lieu de Chareau ou autres, est consultable parmi mes recherches. Nous sommes de nouveau dans une telle période…
Valencisse ? Agglopolys ? etc. Cela s’archive et s’explique.
Un exemple remarquable : le Moulin de la Machine en 1190…
Art roman : double, triple, quadruple, quintuple sens…
Singularité plurielle et pluriel singulier !
LOGOS et Verbe…
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Entrons dans la diplomatique romane et gothique…
Si le nom de lieu apparaissait à l’ablatif de lieu ou au datif (COI), on lui mettait une terminaison o, io, aco, iaco, etc. S’il s’agissait d’un génitif, la terminaison ajoutée était i, ii, is, aci, iaci… S’il s’agissait d’un accusatif, la terminaison ajoutée était alors um, am, ium, acum, iacum. Etc. Un adjectif verbal avec –ensis est parfois utilisé.
On s’aperçoit toujours que les terminaisons dépendent de la phrase du texte original. Les historiens respectent assez peu ces formes écrites et les rapportent généralement au nominatif (cas sujet), avec une terminaison en “um”, “ium”, “ius”, “us” parfois “is”. Ils font eux-mêmes une adaptation faussée. Ainsi, Limeriaco dans le texte, deviendra pour l’historien Limeriacum, ce qui est idiot. La véritable forme phonétique étant Limeray déjà à cette époque. Le –ac étant une forme influencée par le sud, terre de droit écrit (donc faussé et mafieux), à contrario du nord, terres de droits coutumiers (en fonction de la tête du client…).
Le problème est que les formes transformées au nominatif par les historiens sont copiées et recopiées, et re-recopiées, etc., transmettant l’idée fausse que ce sont les formes anciennes du toponyme, ce qui est faux.
On trouve même à ce propos des bizarreries. Certains historiens amateurs se permettent même de traduire en latin des toponymes, comme essayaient de le faire les clercs rédacteurs des chartes au Moyen Age. Ainsi Herbault (nom d’homme d’origine germanique ou autre), est devenu récemment pour certains historiens Herba alta, herbe haute, idée et traduction totalement erronée et fantaisiste, quoique…
Le toponyme Herbault peut être compris comme « herbe haut », mais on peut le comprendre aussi comme « air beau », etc. Il faut donc une enquête historique et géographique pour en connaître l’origine et le ou les sens historiques que ce toponyme a pu prendre à travers l’Histoire. Mais la vérité des singularités plurielles et des pluriels singuliers demeure et demeurera.
Her Bot en allemand ?
Le mieux est de mentionner les mentions écrites anciennes sous leur forme originelle, sans les modifier grammaticalement, comme un extrait du texte médiéval concerné.
Archives départementales du Loir-et-Cher (41) : 3 H 60.
Acte en latin médiéval de 1260 concernant Huisseau-sur-Cosson.
Photo Nicolas Huron
Extrait des lignes 5 et 6 de cette charte latine mentionnant une parcelle de vigne située entre la voie du pont de Huisseau et le mur du prieuré dudit lieu : « sitam inter viam pontis de uxello (Uxello, on met habituellement la majuscule par défaut pour les toponymes) et murum prioris ejusdem loci…«
Il n’est pas facile de coller une terminaison latine derrière un « o » qui était utilisé par les clercs pour les ablatifs ou datifs de lieux, surtout derrière la préposition « de ». Ce son « o » de Huisseau orthographié aujourd’hui « eau » (c’est un choix champêtre curieusement au singulier), pour se prendre une terminaison latine, le clerc a préféré changer le nom, sa prononciation, et on voit que son choix s’est porté sur la transformation de « ô », « eau », etc., en « aile », « elle », « el », hell (enfer en anglais) avec –ello (Hello ? Uxelles ?) à la place d’eaux. Puis, il y a mis, au bas de l’acte, les scels, les sceaux, « sels » compréhensibles phonétiquement à l’époque comme sot, seaux, etc., voire comme l’anglais so.
C’est avec ce genre de détails que l’on plonge dans l’esprit du temps.
Pour le commencement de la transcription, on remarque que Ux-, et l’abréviation à l’époque de uxor, la femme, l’épouse, à la place de « oui sceau », de « eu sot », ou d’une autre fantaisie phonétiquement orthographique. Une tendance… de l’époque visible même dans la sculpture gothique ou dans l’absence de sculpture du côté de l’Est cistercien.
La preuve en vieux français !
Archives départementales du Loir-et-Cher (41) : 3 H 60.
Acte en ancien français de 1270 concernant Huisseau-sur-Cosson.
Photo Nicolas Huron
Extrait des lignes 4 et 5 de cette charte en ancien français mentionnant trois pièces de terre assises dans la paroisse d’Huisseau : « … t(er)re assises en la p(a)roisse dus-seau » (d’Usseau, par convenance en mettant une majuscule au toponyme).
Le nom principal donnant usage de cette charte est écrit, sans doute volontairement, sur deux lignes : DUS SEAU. Ou bien « dû sceau » ? etc. Pouvoir des clercs… d’en restituer les sens, les vérités et les propriétés.
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Exemple : Chambord (Loir-et-Cher ; 41) et son célèbre château
La première mention écrite de Chambord provient d’une charte de Charles le Chauve datant de 860 ou 861 et confirmant à l’abbé du monastère de Corbion, dans le Perche, la possession, dans le pagus d’Orléans, du petit domaine de Chambord : “in pago aurelianensis villula Cambort”. Dans ce cas, la forme phonétique est conservée comme c’était généralement le cas aux IXe et Xe siècles.
Rajoutons qu’il n’est pas certain que le texte original concernait le célèbre château de Chambord, et qu’une étude diplomatique poussée devrait être menée par quelques spécialistes expérimentés, car d’autres lieux portent le même nom. Mais la célébrité… et les marchands du Temple…
On y remarque, avec Chambord, un indice de l’invasion germanique ou de barbares plus orientaux, transformant alors « Camp bord » en « champ bord » (croyez-en les Wisigoths, prétendus Portugais), quoique… Ambe signifie quand même un peu rivière en parlant des débordements de ce marais… Le t final pouvant servir à y cracher et le d, un p à l’envers, à autre chose…
Les premières mentions certaines de Chambord, nom de lieu du célèbre château royal, apparaissent à travers des mentions de la chapelle du prieuré Notre-Dame de Chambord, établissement religieux antérieur à la construction du rendez-vous de chasse du roi François Ier.
Des bulles papales (actes pontificaux) de confirmation des possessions de l’abbaye de Bourgmoyen de Blois, datant de 1145, 1154, 1165 et 1183, nous donne la mention “capella de Chamborti”. La terminaison “i” est due à la forme du génitif du complément du nom. Cette terminaison a été ajoutée, mais on disait déjà phonétiquement Chambor à l’époque. Le clerc a pensé que le nom devait se terminer par un “t” et non un “d”. Le “t” se prononçait peut-être à l’époque par liaison. Mais au Moyen Age, le T évoque le Christ, un trophée romain, alors que le D évoque Dieu le Père, dont le P a été mis à l’envers… Art roman et tous ses mythes ?! Cela se visite…
Des donations faites par le comte de Blois Thibaud V en 1183 mentionnent “capellae de Chamborto et canonico in ea servienti”. Il s’agit là d’un datif ou d’un ablatif.
Dans une autre charte datant de 1218, on trouve : “capellano de Chambort et prioritui loci illius”. Dans ce cas, le clerc n’a pas pris la peine de rajouter une terminaison latine.
En fait, Chambord se disait cambort depuis probablement l’époque romaine, où le sens, parmi d’autres, de cambo ritu, ou cambo ritos, le gué du méandre (de la rivière du Cosson), le passage de la courbe, en langue gauloise, a été perdu. Il prit ensuite la forme de Chambort par la transformation du cam en cham vers l’an mil. Mais mets mes mets, il y a bien sûr bien d’autres sens… à cette spatio-temporalité infinie.
Chambord est en Sologne et se trouve en limite des terres cultivées (voir mes études des noms de lieux de Huisseau-sur-Cosson et de Montlivault, communes voisines) du calcaire de Beauce que l’on trouve aussi au sud de la Loire. De plus, ce lieu, appartenant autrefois à la très grande paroisse de Huisseau-sur-Cosson, est sur la frontière antique entre les anciens diocèses de Chartres et d’Orléans.
Chambord prendra ensuite un “t” ou un “d” final selon les transcriptions.
On trouve donc ensuite des formes diverses : Chambort, Chambord, Chambourt, Chambourd, dans des actes en ancien français.
Une évocation d’un c(h)ambourg ? emmuré ?
Le “d” final s’est imposé par l’attraction jouée par le sens du mot français compréhensible “bord”, puisque Chambord est bien en bord des champs du limon des plateaux et du calcaire de Beauce de Huisseau-sur-Cosson, de Montlivault…
Mais Chambord, n’était-il pas ou n’est-il pas encore « camp bord » (bord de camp), toponyme de frontière antique entre le diocèse de Chartres et le diocèse d’Orléans auprès de Thoury (Tour y…) avant le fort de la Ferté-Saint-Cyr (voir Saint-Cyr-en-Bourg) et près de Dhuizon (dû huis on…) qui peut être une évocation de portes ?
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Exemple triste, dramatique et émouvant de la charnière du roman et du gothique :
Un chevalier part en croisade en 1190 pour Philippe Auguste et l’Église et fait son testament…
Adam du Châteaufort, les lettres et les lettrés du XIIe siècle…
Mécénat : le Moulin de la Machine à Milon-la-Chapelle (91).
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !
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Que faut-il donc penser des mentions écrites anciennes ?
Les formes latines ne doivent être prises que pour ce qu’elles sont : des traductions ou des adaptations à la langue latine.
La forme phonétique actuelle, voire faune-éthique, du mot est beaucoup plus importante pour en déterminer son origine. Celle-ci a généralement peu varié à travers le temps. Les esclavagistes des invasions prennent la langue de ceux qui savent… la faune locale, l’aphone local qui n’a pas son mot à dire, sinon par ses propres noms de lieux, pour faciliter sa servitude obligatoire… en attendant mieux.
Arrêtons donc de prendre ces adaptations comme les formes anciennes des toponymes, elles n’en sont que des transformations latines médiévales de la dictature administrative romaine, le plus souvent usurpée par des barbares, germaniques ou autres, issus des invasions, et en mal d’imitation de civilisation qu’ils n’ont jamais été.
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Une très complexe diversité…
Vous trouverez ici de multiples exemples de ces réalités… Fouillez un peu. Relisez !
Jouez aux cartes !
et aux panneaux routiers…
Chaque cas est spécifique. Demandez à comprendre le vôtre ou les vôtres…
Renseignements…
ou faites appel à votre expérience d’esclavagistes et de pillards…
et à toutes celles que vous n’avez pas…
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Après cette €onsultation
Cher con-sultan(T), je peux fournir une facture pour cette consultation « sans rendez-vous !». A vous de décider de son montant ici.
Bonjour,
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Bien cordialement
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Cordialement
Nicolas Huron