Frontières antiques : approche des Saint-Georges (1)

1 – Frontières antiques et approche

des toponymes Saint-Georges :

quelques caractéristiques

du culte de saint Georges

Table des matières de mon enquête sur les toponymes Saint-Georges.

Le culte de saint Georges est, en effet, un des plus anciens de notre pays et de Région Centre. Il est de peu postérieur à la grande persécution de Dioclétien, et date donc du IVe siècle. Il a une origine antique.

Les cartes, la liste et les liens…

Chacun pourra aller beaucoup plus loin,
bien plus loin, non loin de chez lui.

Les toponymes Saint-Georges en France

Article : Liste et liens avec la cartographie pour la Région Centre

Carte Nicolas Huron

Incroyables découvertes et sauvegardes

Les informations qu’un historien peut tirer de l’existence du culte de saint Georges sur le territoire français, notamment pour bâtir et enrichir l’Histoire de la Région Centre, sont étonnantes, souvent atroces, parfois environnementales, dans tous les cas militaires.

Les noms de lieux, les toponymes, Saint-Georges, sont une source historique bien plus complexe et étonnante que ce que l’on serait en droit d’imaginer au départ. Cet article et les suivants vont en faire la preuve.

Les quelques remarques, associées de liens, de ce présent article, ne sont que quelques constats en rapport avec l’implantation du culte de Saint-Georges à la fin de l’Antiquité gallo-romaine et au début du Haut Moyen Age. Cet article est le premier de sa série.

Les saints Georges dans l’Eglise catholique romaine

Les saints portant le nom de Georges sont nombreux, environ 35 (voir ici).

Le plus important, celui qui fut majoritairement retenu au niveau de l’inspiration aux croyances chrétiennes, combat qui mit fin à l’abomination criminelle de l’esclavagisme romain, fut saint Georges, martyr à Nicomédie (aujourd’hui Ismit en Turquie), surnommé “le Grand Martyr” par les Grecs, et dont le tombeau se trouvait à Lydda en Palestine, région d’où sa mère était originaire.

Saint-Georges, le Grand Martyr

Saint Georges, officier, tribun ou préfet de l’Empire romain, originaire de Cappadoce, convoqué à Nicomédie, y avait reçu l’ordre comme tous les militaires de l’Empire, lors de la grande persécution des chrétiens de l’empereur Dioclétien, vers 303-304, de sacrifier aux dieux païens de l’Empire devant l’empereur. Chrétien, saint Georges s’y refusa et porte la réputation d’avoir déchiré de ses mains l’édit de persécution affiché aux portes du palais impérial.

Novgorod_George

Saint-Georges représenté sur un grand support en bois
extraordinaire image pieuse sainte russe datée des environs de 1130 (?)
représentant le Grand Martyr, semblant non en habits de chevalier du XIIe siècle
mais en costume militaire byzantin, datant peut-être même du IVe siècle.
On y verrait presque, si elle était bleu horizon, la cape de saint Martin.
Ce costume est d’une extrême élégance et d’une incroyable facture.
Cet icône doit sans doute être une copie d’une image vraiment plus ancienne
que sa datation formelle de 1130, date de fondation de son monastère.

Source de la photographie, entre autres sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Georges_(Galerie_Tretiakov)

L’Empire romain avait été tolérant, un temps au IIIe siècle, vis à vis de la religion chrétienne, pour en mieux percevoir les adeptes, pour les faire entrer dans une nasse, et pour pouvoir organiser par la suite une grande persécution, qui fut la dernière de l’Empire romain avant que celui-ci devienne, d’abord par tolérance, puis officiellement chrétien.

La cruauté de l’empereur Dioclétien et des autorités romaines transpirent à travers le récit du martyr de saint Georges, le tropeophore (porteur de victoire) et des martyrs de son martyr, Anatole, Protoleon, Athanase et Clykerios, tous fêtés le 23 avril.

Et l’Empire romain devint Eglise romaine

Les récits de son martyr font apparaître nombre de miracles pouvant, par orgueil infantile, inciter les chrétiens à l’imprudence face à l’horreur et aux abominables cruautés de l’esclavagisme de l’Empire.

Cette incroyable et terrifiante cruauté et l’élan de courage allant avec la rébellion qui lui est associée, fit que le culte de Saint-Georges devint donc très tôt très populaire, autant du côté des chrétiens comme modèle de courage et de patience, que du côté des autorités païennes gourmandes des cruautés les plus infernales, comme piège, pour les uns, comme pour les autres.

Son culte superlatif a donc pris très tôt et est donc très ancien. Pour preuve, l’empereur Constantin qui se convertit tardivement, vers 40 ans, à la religion chrétienne, fit construire une église sous le vocable de saint Georges à Constantinople.

Toutes les églises des temps de tolérance du IIIe siècle ayant été détruites et rasées, avec arrachements des fondations, lors de la grande persécution de Dioclétien, dont fut victime saint Georges vers 304, de très nombreuses églises lui furent dédiées, après l’édit de tolérance de Galère, empereur non chrétien, de 311, et après l’édit de Milan de l’empereur Constantin, chrétien, de 313, vis à vis de la religion chrétienne.

Ainsi au début du Ve siècle, une centaine d’églises Saint-Georges existait déjà en Égypte. Certaines lui furent consacrées en Gaule, en Italie, notamment à Ravenne, et en Germanie, car il est considéré comme le saint victorieux du paganisme esclavagiste et atrocement criminel.

Saint-Georges à travers la culture et ses noms de lieux

Dans l’art, il est le plus souvent représenté à pieds ou en cavalier terrassant le dragon, le Malin, le Démon, avec une lance ou une épée.

Saint-Georges est aujourd’hui le patron de l’Éthiopie, et de l’Angleterre depuis le XIIIe siècle. Il est aussi le patron de la Géorgie qui porte son nom. Il est représenté sur les armoiries de Moscou, capitale administrative de la très sainte Russie où il est particulièrement vénéré.

Des dictons français mnémotechniques et forcément paysans commentent la date du 23 avril, jour de commémoration du martyr du Grand Martyr :
– Si mouillée à la Saint-Georges, les cerises lui restent dans la gueule.
– Saint-Georges et Saint-Marc (25 avril) sont réputés saints grêleurs.
– A la Saint-Georges, sème ton orge, à la Saint-Marc, il sera trop tard.
– S’il pleut à la Saint-Georges, il n’y aura ni cerises ni prunes (Ardennes).

En France, environ 560 toponymes lui sont encore attribués et plus de 90 anciennes paroisses et chefs-lieux de commune portent encore son nom (Liste et liens des toponymes Saint-Georges) et on a commencé dans cet article, à en expliquer la localisation qui est loin d’être hasardeuse…

Une superstition ?

Une super se tisse +i(ll)ons…

Un cadeau de crottin de chevaux…

via quelques abreuvoirs, vergers et forêts fourragères,

et quelques prairies humides, siliceuses et scintillantes de minéraux.

Que risque-t-on de découvrir dans les articles suivants ?

Un culte préhistorique, voire une habitude rituelle et nécessaire, lié à la culture de la terre, c’est-à-dire un ensemble, syn-, d’éléments nécessaires à son existence de terre et de vie sur Terre (voir mon étude du terrain via Chârost et Saint-Georges-sur-Arnon).

– Un culte très ancien prouvé par la statistique administrative de l’Eglise et de la République française (article 2).

– Un culte lié à l’ordre équestre et à l’aristocratie romaine et son ancienneté démontrée par la toponymie voisine de chaque lieu concerné, par des démembrements anciens de circonscriptions, par de nombreuses ruines et d’incroyables vestiges romains.

– Par des jeux de mots par les toponymes associés à son culte ou proche de ses lieux de culte, notamment à propos de Jules César, l’affreux Jojo, de l’Empire romain, voire de l’hébraïsme, etc., et même de l’orge, épis dorés et barbus, aux barbes un peu rêches. Bien que Clint Eastwood, jouant Harry, soit toujours bien rasé, la barbe a toujours été synonyme de problème et donc de barbarie, car “barbe a ri”, et le rire doit être toujours à considérer comme “suce pets”. Pour vous mettre en bouche, allez voir les cartes… Jouez aux cartes !

– Un culte associé aux chevaux, et donc aux noues, prairies humides, aux forêts, aux réserves de fourrages, mais aussi à la chasse et aux cavaliers, voire même aux chevaliers.

– Un culte lié au parasitisme de l’homme sur le cheval, mais aussi aux parasitismes des prétextes à péages, ponts, routes, troupes de choc, et prélèvements des autorités de frontières et donc des frontières antiques, voire en toques, toc, toc, toc.., bref complètement toquées.

– Un culte lié à l’industrie métallurgique antique.

– Un culte et des toponymes pour en remplacer d’autres associés à une autorité inique et à de mauvais souvenirs.

– etc.

Les églises Saint-Georges en Région Centre

Les églises Saint-Georges en Région Centre

Les églises Saint-Georges en Région Centre

Carte Nicolas Huron

L’enquête est en cours…

avec mes autres synthèses historiques à venir…

et votre propre curiosité locale.

Table des matières de mon enquête sur les toponymes Saint-Georges.

Prochainement quelques statistiques…

Je vous révèlerai dans mon article prochain ce que la statistique, science auxiliaire de l’Histoire, peut notamment nous apprendre sur les toponymes Saint-Georges. Une vraie curiosité scientifique un peu floue… mais portant à une juste appréciation des choses.

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