Pour la saint Guillaume du 10 janvier, paroles d’historien…

C’était il y a peu la saint Guillaume (10 janvier dernier), nom d’origine germanique provenant bizarrement de Willhem (de will-, la volonté ; et -hem, le casque). Comment est-on passé du son « v » et « w » au son « gu » ?

C’est une évolution linguistique du milieu du Moyen Age lorsque le christianisme a sorti la France de la barbarie lors d’une confrontation entre le latin, le francique et le français naissant.

Le « will-« , très proche de vile, vilain, vilaine (vile haine, ville aime), a été remplacé par Guille qui est en rapport avec la « guille », tromperie, ruse, qui a donné « guilleret », joyeux. Oui, dans le monde démoniaque dans lequel certains nous font « vivre », quand quelqu’un arrive à tromper quelqu’un d’autre, il en tire généralement profit et joie. Dans le monde français agricole, une « guille » est le morceau de bois qui sert à boucher la guette d’un tonneau. Il est en rapport avec la levure de bière. Le « guillage » désigne la fermentation de la bière récemment entonnée.

Le « -hem » (prononcé « aime ») est devenu « aume », heaume qui est un casque de chevalerie au Moyen Age. Rien de plus normal. Il peut évoque l’anglo-saxon « home », avec avec un « o » atténué « homme ».

En fait, Guillaume se comprenait au Moyen Age, comme « casque contre la tromperie, la ruse, la fourberie », termes féminins. Cela nous ramène un peu à l’esprit plaisantin de l’époque.

Guerrier franc

Guerrier franc

Dans le même genre d’évolution, on trouve le francique « werra » (suffixe féminin), qui se comprend comme un cochon en français, un verrat. C’est le mot « war » en anglo-saxon, qui se comprend Var en français, soit « sable » (roche qui se déplace ensemble…), et qui a donné « guerre », homophone automatiquement associé à l’adverbe de négation « guère », terme phonétiquement très proche de « guérir » ou de « aguerrir », mais aussi de « gai » suivi d’une invitation à la répétition : « re… » Tout un poème…

Sachez pour finir qu’aux temps gaulois, un Guillaume était un énorme bonhomme en osier, un bonhomme carnaval géant (carne avale, car naval, carn-av-al pour les linguistes fans de ma faune-éthique), dans lequel les autorités gauloises faisaient brûler les condamnés (Jules César les évoquent), esclaves ou non, habitants local qui y vivaient sans doute autrefois, au Néolithique, voire plus anciennement encore et où on peut faire des mûres avec les murs, voire mêmes des vignes et autres arbres fruitiers… Grenier, maison, home, hommes… Panier en osier, nasse à viande… à poissons, voire à écrevisses… de joie, de Guy -ille… en hommage à ma mère Marie-Claude, sa fille et à ma grand-mère, Yvonne (étendue d’eaux) Depussay.

Je viens de la Guillaumière, à Françay (Loir-et-Cher) et je panse savoir…

de quoi je parle chez moi dans le Blésois.

Chais mois…

Pour aller bien plus loin

et commencer à comprendre vraiment :

Un article encore plus « guillaume », encore plus géant : Guillaume, la Guillaumière de Françay (Loir-et-Cher), les géants de l’Atlantide et carnaval

En savoir plus en 2022 car la science historique avance : Récréation 3 : jeu de société autour de la Guillaumière de Françay (41).

Marie-Thérèze Morlet : Dictionnaire étymologique des noms de familles (bien, mais peu articulé avec le terrain).

Marcel Lachiver : Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé (richesse intellectuelle incroyable).

Et bien sûr les dictionnaires latin et grec.

Et pour finir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_de_Gellone
proche de Charles Martel, qui nous rappelle ce qu’était un franc chevalier. https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_de_Bourges
saint patron des armuriers en packaging, qui nous rappelle la lutte contre les parfaits imbéciles de Cathares…

Bonne fête à tous les Guillaume !

Césure de fin pour doc

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